LE PISTOLET LUGER P.08La genèse :La fin du 19ème siècle la révolution industrielle et l’apparition de machines outils permettant un usinage rapide, précis et de masse des pièces mécaniques permet le développement de produits nouveaux tels que l’avion, l’automobile, et un développement important de toute l’industrie de façon générale.
L’armement bénéficie aussi du progrès et le développement de cartouches métalliques fiables ainsi que l’apparition de la poudre sans fumée permettant la réduction de calibre favorise la création des premiers pistolets automatiques.
La fin du 19ème siècle verra la naissance de beaux monstres et d’arme mythique telle que pistolet Clément, Schwarloze, Colt, Browning, Mauser, Bayard Bergman mais surtout le père de l’arme qui nous intéresse ici le pistolet Borchardt chambré en 7.65 mm Borchardt (d’où seront extrapolés les 7,63 Mauser et la 7,62 Tokarev).
Le Borchardt bien que parfaitement fonctionnel et présentant de nombreuses innovations tel que le chargeur dans la poignée ou les accessoires comme l’étui crosse, présente des défauts il est lourd mal équilibré offre une mauvaise prise en main mais est surtout d’une laideur assez remarquable…..néanmoins on retrouvera sur cette arme de 1893 ce qui fera la célébrité du Luger la culasse à genouillère.
pistolet borchartEn 1896 la fusion des sociétés Ludwig LOEWE et D.W.M fait que la construction du Borchardt est reprise par la D.W.M. (deutsche waffen und munitions fabrik - fabrique d’armes et de munitions allemande).
En 1896 un ingénieur de la D.W.M Georges LUGER entreprend de simplifier le Borchardt et de remédier à ses défauts toutes les modifications (y compris la cartouche qui plus courte devient 7,65mm luger) donne naissance a une nouvelle arme appelée « Borchardt Luger ».Cette arme sera testée en 1898 par l’armée Suisse en concurrence avec le Mauser C96, un Bergmann, un Roth et deux Mannlicher. En 1899 la nouvelle arme s’étant montrée supérieure a la concurrence, les essais continuent avec une petite présérie de 20 armes qui seront livrées fin 1899 le 4 mai 1900 l’armée suisse adopte l’arme sous le nom de luger 1900.Cette adoption par la Suisse va permettre de lancer la production en série de l’arme qui sera vendu aussi au civils sous le nom de Luger 1900 et 1902 en canon court (10 cms) ou long (15 cms). Ces premières armes sont facilement reconnaissables à la pédale de sureté sur l’arrière de la poignée. C’est également a cette époque que la D.W.M décide da dénommer ces armes « Parabellum » (Prépare la guerre en latin) elles seront disponible en deux calibres le 7,65 mm parabellum et le 9 mm parabellum (qui reste aujourd’hui la référence mondiale de munitions d’armes de poing).
luger suissemodèle 1900 et 1902 (2calibres différents)carabine lugerLe Luger et l’armée allemande :
Les tests du luger ce feront de 1900 a 1902 dans les deux calibres avec notamment un test important vers 1902-1903 par distribution d’une cinquantaine d’armes dans l’armée allemande pour « essais réels ». Ceux-ci déboucheront en 1904 sur l’adoption par la marine et en 1908 par l’adoption par l’armée il est important de noter que pour les Lugers « armée » il n’y a pas de pédale et qu’il n’y a pas de rainure de fixation de crosse (jusqu'à l’apparition des lugers longs dit « artillerie ») dans un but de simplification la pédale de sureté disparaitra des luger de marine au court de la grande guerre.
p08 standartLes fournisseurs pendant la première guerre :D.W.M.
Arsenal impérial d’ERFURT
Les diverses variantes :Armée : canon de 10cms hausse arrière fixe sur la genouillère une fixation de crosse apparait sur la poignée au cours de l’année 1913.
Marine : canon de 15cms hausse réglable fixée sur la genouillère, étui crosse fixable sur la poignée comme dit précédemment la pédale de sureté disparait au cours de la grande guerre.
luger "marine"Artillerie : l’artillerie allemande se plaignant de la longueur des carabines 88 et 98 AZ demande en 1913 le développement d’une arme spécifique ca sera le luger « Artillerie » canon de 20 cms, étui crosse, hausse réglable fixée sur le canon
luger "artillerie"Finition :Les armes sont bronzées « à la couche » (jusqu'à 16 fois) et sont « polie blanc » en interne de nombreuses petites pièces restent blanches et sont jaunies a la flamme (vis de plaquette, levier de sécurité, verrou de chargeur, verrou de portière, queue de détente ou bleuies à la flamme (axe de genouillère). Le chargeur est nickelé avec un fond bois.
ATTENTION : de nombreuses armes fabriquer avant la grande guerre seront reconditionnées après guerre ou durant la seconde guerre seront rebronzées intégralement et seront doté d’un chargeur bronzé à fond aluminium voir de plaquettes en matière plastique.
L’entre deux guerresAu sortir de la première guerre mondiale les stocks d’armes sont considérables beaucoup doivent être détruites. Dans les troubles révolutionnaires qui suivent l’armistice de nombreuses armes servent dans les milices de droite comme de gauche ainsi que dans les « corps francs » qui luttent notamment contre les polonais.
Afin de différencier les armes « légales » des autres la nouvelle armée allemande, la Reichwehr repoinçonnera son armement ainsi que les armes de la police (le plus souvent des forces militaires déguisées pour échapper au cota des 100.000 hommes imposé par le traité de Versailles. Ainsi cet armement recevra une double datation l’année de fabrication et la date de 1920 tout l’armement d’infanterie recevra ce double datage.
Il est intéressant de noter que le peu d’armes fabriquer à cette période peu être daté 1920/1920 ou 1920/1921 les fabricants de luger en petite quantité pour cette période son la D.W.M et la société SIMSON and CO, par ailleurs une directive du 9 avril 1921 abrogé le 10 janvier 1934 impose le « régimentage » de l’arme sur les luger celui-ci se trouve sur le devant de la poignée
(Sources : gazette des armes, action gun, DWJ, hors série Gazette des armes de Luc GUILLOU)
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